Le marché des particuliers est celui qui offre le plus de choix de mod?les d'occasion, ? des prix souvent plus bas que chez un concessionnaire. Mais attention : vous n'avez pas les m?mes garanties ni les m?mes recours en cas de probl?me ! Alors, pour ?tre s?r de ne pas vous faire escroquer, sachez décrypter les petites annonces, poser les bonnes questions, essayer efficacement un véhicule? bref, prenez toutes les précautions utiles !
Les réseaux de vente entre particuliers sont désormais élargis aux petites annonces publiées sur Internet et aux ventes aux ench?res sur des sites spécialisés : attention, la prudence est encore plus de rigueur que pour les petites annonces publiées dans les journaux classiques. Quant aux véhicules vendus sur des parkings de supermarchés, évitez-les !
1. Décryptez les petites annonces
Sur Internet comme dans un journal d'annonces, certains renseignements sont indispensables : s'ils ne figurent pas dans l'annonce, tournez la page ou cliquez sur la suivante !
Ce que l'annonce doit mentionner
Le mod?le : certains véhicules existent en vingt versions différentes, qui sont loin d'?tre côtés au m?me prix ? l'argus !
La date d'immatriculation : si elle n'est pas précisée, c'est s?rement que la voiture n'est pas de premi?re jeunesse.
Le kilométrage : s'il n'est pas mentionné, le compteur affiche sans doute un nombre de kilom?tres impressionnant !
Des coordonnées : si le vendeur n'est pas joignable, notamment sur les sites d'ench?res, c'est louche ! Ne vous emballez pas, n'enchérissez pas avant d'avoir pu le contacter.
Sachez que?
? Faible kilométrage ? ne signifie pas forcément bonne affaire !
Si elle est récente et affiche un grand nombre de kilom?tres, cela signifie qu'elle a fait de la route : plutôt bon signe, les longs trajets usent moins le moteur que de nombreux arr?ts et démarrages successifs. Et de nos jours, on peut faire plus de 100.000 kilom?tres sans inconvénient majeur, m?me avec une petite cylindrée !
Si au contraire elle est ancienne avec un petit nombre de kilom?tres, cela sous-entend qu'elle a été utilisée essentiellement pour de courts trajets urbains, ce qui accél?re notablement l'usure du pot d'échappement, des freins, ainsi que du démarreur, de la batterie et de l'alternateur.
? Cotée x euros ? l'Argus ? est un argument négociable !
La cote est théorique, elle fait référence ? un prix moyen calculé au 1er Janvier de l'année de mise en circulation du véhicule. Elle se réf?re ? un véhicule en état standard (pas d'usure anormale, carrosserie sans point de rouille et pneus usés au maximum ? 50%.) Le vendeur ne peut prétendre ? ajouter au prix de l'argus toutes ses factures de remise en état : si la batterie est flambant neuve et le pot d'échappement aussi? c'est qu'ils méritaient d'?tre changés ! Quant aux options, elles peuvent faire augmenter la cote mais elles se déprécient vite : moins 30% la premi?re année, moins 15% les deux suivantes, puis moins 10% de la quatri?me ? la septi?me année.
2. Téléphonez au vendeur
Commencez par vérifier son identité, et vous assurer que le véhicule correspond bien ? l'annonce (mod?le précis, kilométrage, année...) Entendez-vous bien sur les dates : il faut se référer ? la date de 1?re immatriculation précisée sur la carte grise, en haut ? droite, et non pas ? la date d'établissement de la carte grise.
Posez les bonnes questions :
Pourquoi la vendez-vous ?
Quand l'avez-vous acheté ?
Qui est le conducteur du véhicule et quel usage en fait-il ?
Quelles sont les réparations et les pi?ces qui ont été changées ?
Si c'est une deuxi?me main, qui était le conducteur précédent ? Un jeune conducteur, un retraité, un p?re de famille ?
Avez-vous le carnet d'entretien du véhicule ?
Avez-vous les factures ?
Si le vendeur ne peut répondre ? certaines de ces questions, c'est mauvais signe, et s'il n'a pas le carnet d'entretien ou les factures, méfiance ! La voiture est sans doute mal entretenue, c'est peut-?tre m?me une ex-épave retapée pour la revente.
Si la voiture vous intéresse, ne négociez pas par téléphone, mais prenez rendez-vous pour la voir. En plein jour, et pas dans un parking, un garage ou un sous-sol mal éclairé : des vices extérieurs pourraient ?tre camouflés. Et sachez qu'aucun recours n'est possible pour un vice qui aurait d? ?tre visible ? l'oeil nu.
Une fois que vous avez sélectionné le véhicule et contacté le vendeur, vient donc la deuxi?me étape, ô combien importante : il vous faut maintenant inspecter la voiture sous tous les angles, et repérer les probl?mes et autres vices cachés.
1. Reconstituez l'histoire du véhicule
Demandez ? voir tous les papiers : carte grise, assurance (vérifiez que celle-ci est toujours en vigueur), le carnet d'entretien et les factures correspondantes : vous pourrez ainsi vérifier si les révisions ont été faites ? temps, notamment les vidanges, et cela vous donnera une idée du soin apporté ? sa voiture par le propriétaire. Si le véhicule est passé ? au marbre ?, tournez-vous vers une autre occasion, ou, ? défaut, obtenez une remise substantielle. Si, pour justifier un prix plus élevé que l'argus, le vendeur affirme avoir ? refait l'auto ? neuf ?, réclamez les factures des diverses réparations et pi?ces changées.
Demandez aussi le proc?s-verbal de contrôle technique, obligatoire si la voiture a plus de quatre ans. Il doit dater de moins de six mois. Assurez-vous qu'aucune contre-visite n'est prescrite.
2. Inspectez la voiture
M?me si vous n'y connaissez rien, ne le laissez pas voir ! Et essayez de vous faire accompagner d'un ami ayant quelques notions de mécanique. Voici ce que vous devrez impérativement vérifier :
La carrosserie
Essayez toutes les portes : elles doivent fermer sans forcer et ?tre bien alignées aux jointures ! Idem pour le coffre.
Essayez également les serrures, y compris celle du bouchon de réservoir.
Observez la surface du véhicule : si elle ne semble pas réguli?re, elle a peut-?tre été colmatée avec de la résine. Si on note de lég?res différences de teinte, c'est sans doute qu'elle a été repeinte. Autant de traces indiquant qu'elle a eu un accident important. A éviter !
Par contre, quelques rayures ou bosses peuvent avoir du bon : elles vous permettent de négocier le prix. Selon la gravité des dégâts et le type de l'auto, vous pouvez demander une ristourne d'environ 5 ? 10% sur la cote d'occasion.
L'intérieur
Mettez-vous ? la place du passager avant et testez toutes les positions du si?ge (en avancement et recul maximum, inclinaison, hauteur) puis faites le m?me test ? la place du conducteur. Soulevez la moquette pour traquer les trous. Examinez attentivement le compteur : il ne doit pas y avoir de trace de tournevis ou de griffures. Testez l'autoradio ou le lecteur de CD.
Les pneus, y compris la roue de secours
Leur usure doit ?tre uniforme sur toute la largeur. Inspectez les flancs et la profondeur des rainures, qui doit ?tre au minimum de 2 mm. Bien râpés, ils sont ? changer : vous pouvez négocier une remise égale au prix des pneus.
Les feux
Placez-vous ? l'avant, puis ? l'arri?re du véhicule, tandis que le vendeur fait fonctionner les veilleuses, les feux de croisement, les pleins phares, les clignotants, les anti-brouillards et les feux de détresse.
Le démarrage
Demandez au vendeur de démarrer et observez la fumée qui sort du pot d'échappement: il faut qu'elle soit transparente. Si elle est noire, la carburation est ? revoir ! Si elle est bleue, le moteur est usé. Blanche, il faudra changer le joint de culasse.
3. Essayez la voiture
Faites d'abord fonctionner les équipements principaux ? l'arr?t : éclairage, ventilation, vitres ou toit électriques, verrouillage automatique des portes. Actionnez les rétroviseurs et les buses de ventilation.
Démarrez et roulez (choisissez un endroit tranquille, sans danger, et pas une route ultra fréquentée !)
Passez toutes les vitesses, y compris la marche arri?re.
Lâchez le volant en ligne droite, pour vérifier que la voiture ne tire ni ? droite, ni ? gauche, ce qui révélerait un probl?me de train avant.
Freinez violemment ? 30 km/h : les quatre roues doivent se bloquer en m?me temps.
Enfin, démarrez en premi?re, le frein ? main serré. Si vous ne ressentez pas de résistance et que le moteur cale, l'embrayage est ? changer.
Tout en roulant, écoutez bien les bruits mécaniques : il ne doit y avoir ni sifflements, ni sons anormaux.
Une fois arr?té, soulevez le capot : vérifiez qu'il ne se dégage aucune fumée anormale, qu'il n'y a aucune fuite du liquide de freins. Une fois que le moteur est refroidi, assurez-vous que le numéro de série correspond ? celui de la carte grise. Jetez un coup d'?il aux câbles et courroies pour vous assurer qu'ils sont en bon état, bien attachés. Quant ? la batterie, si il y a un amas blanc et granuleux sur les bornes, c'est qu'elle est vieille et mal entretenue.
Vous voici arrivez ? la derni?re étape : la finalisation de votre achat.
Si, ? priori, l'affaire est entendue, restez cependant méfiant. Quelle que soit la qualité des relations que vous entretenez avec le vendeur, vous n'?tes pas ? l'abri d'un escroc !
1. Ne payez pas trop tôt
Versez seulement des arrhes
Cela suffit ? vous réserver la vente : notez la date, les noms et adresses des deux parties, la somme versée, le prix qui a été fixé, le montant du solde et la date ? laquelle il sera réglé. Les deux parties signent en rappelant, au dessus de la signature, leurs noms. C'est ce qu'on appelle un compromis ou une promesse de vente. Si vous changez d'avis vous perdrez vos arrhes. Si c'est le vendeur qui change d'avis, il doit vous les rendre et vous verser un dédommagement du m?me montant.
Terminez les formalités
Remplissez le certificat de vente : le vendeur légitime est le propriétaire du véhicule. Attention, donc, aux véhicules de société et ? ceux sous contrat de location. Pour eux, le certificat de vente n'a de valeur que s'il est signé par le représentant légal de la société propriétaire du véhicule. Prenez soin de faire préciser l'heure de la transaction sur le certificat. Cela vous affranchit d'un éventuel probl?me en cas d'infraction commise par le précédent propriétaire avant la cession du véhicule.
Prévenez votre assureur et faites courir votre contrat pour votre nouveau véhicule ? partir du jour o? vous en prendrez possession. Pour cela, vous devez lui communiquer les informations figurant sur la carte grise.
Récupérez :
La carte grise barrée avec la mention ? vendue le... ? signée par l'ancien propriétaire.
Le certificat de cession : ? retirer en préfecture, mairie, gendarmerie ou commissariat de police. Il mentionne la date, la marque du véhicule, le type, le numéro dans la série du type, le millésime, la date de premi?re mise en circulation (mois et année), le nombre de kilom?tres au compteur (le propriétaire doit indiquer s'il le garantit ou non). Fait en deux exemplaires, chacune des parties gardera un double, le vendeur adressera sa partie ? sa préfecture dans les quinze jours apr?s la vente.
Le certificat de non-gage ou certificat de situation administrative : il sert ? renseigner l'acheteur potentiel sur les possibles oppositions ? la vente par les administrations (passif envers le fisc, société de crédit, amendes impayées...). Si ce document comporte une opposition notifiée, vous ne pourrez pas obtenir votre carte grise. On l'obtient ? la préfecture par courrier ou sur place (des bornes automatiques sont ? votre disposition). N'importe qui peut l'obtenir, et pas uniquement le propriétaire : bon ? savoir en cas de doute ou de difficulté ? l'obtenir.
Le proc?s-verbal du contrôle technique : il est obligatoire pour un véhicule de plus de 4 ans et comporte un récépissé, un macaron (collé sur le pare brise) et le proc?s-verbal original.
Tous les jeux de clés
Le code de l'autoradio, le carnet d'entretien et les factures, la notice du constructeur (non obligatoires, mais bien utiles !).
2. La voiture est enfin ? vous !
Immatriculation
Faites immatriculer votre véhicule au plus tôt, dans un délai de 15 jours, et communiquez ? votre assureur le nouveau numéro d'immatriculation
Quels sont vos recours en cas de probl?mes ?
C'est ? l'acheteur de prouver que le vice était caché (impossible ? déceler ? l'?il nu) et antérieur ? la transaction, mais ne résultant pas d'une usure normale du véhicule (probl?me d? par exemple ? une mauvaise utilisation par le précédent propriétaire, ? un accident qu'il n'a pas mentionné?). Le tribunal nomme généralement un expert automobile pour trancher.
Attention, un particulier peut délibérément limiter la garantie : il en a plein droit et il s'exon?re ainsi de toute garantie sur des vices cachés. Par exemple s'il a mentionné, sur le certificat de cession, ? vendu en l'état ?.